Dopage: La justice prend les choses en main
Une enquête préliminaire a été ouverte, mardi, par le parquet de Paris après la découverte lors du dernier Tour de France d'une importante quantité de matériel médical. Plusieurs formations cyclistes, dont Astana, sont dans la ligne de mire.
L'équipe Astana se trouve dans le viseur de la justice française (Reuters).
Aucun cas de dopage révélé lors du Tour de France 2009, un seul, celui du Basque Mikel Astarloza contrôlé positif quelques jours avant le départ, divulgué la semaine suivant l'arrivée du peloton sur les Champs-Elysées, le tableau était trop beau pour ne pas être inquiétant. La révélation du site internet LeMonde.fr au début du mois d'octobre de la découverte en juillet dernier par des gendarmes de l'Office centrale de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) de centaines de seringues et du matériel de perfusion dans des poubelles d'hôtels n'est pas restée sans suite. Ce mardi, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire afin de faire la lumière sur cette affaire qui ne redorera pas l'image du cyclisme. Une procédure qui concerne plusieurs équipes dont Astana, celle du vainqueur Alberto Contador et de Lance Armstrong également sur le podium à Paris (3e).
Montrée du doigt par l'Agence française de lutte antidopage (AFLD), laquelle par le biais de son président Pierre Bordry l'a accusée d'avoir bénéficié d'un traitement de faveur sur le Tour de la part de l'Union cycliste internationale (UCI) qui était en charges des contrôles, Astana risque de se retrouver au centre d'une nouvelle affaire dont elle se serait bien passée. Selon certaines sources, des seringues ayant servies aux coureurs de Johan Bruyneel sont actuellement en cours d'analyse dans le laboratoire parisien d'expertises judiciaires Toxlab. L'objectif des scientifiques étant de déterminer quels produits sont passés dans ces seringues. Le parquet a également demandé des recherches d'ADN afin de pouvoir imputer d'éventuels produits interdits à des coureurs.
Parmi les produits retrouvés dans des containers destinés aux équipes lors du dernier Tour de France figuraient des antidépresseurs, des anticonvulsivants et des antidiabétiques, des médicaments qui ne sont pas censés traiter des sportifs de haut niveau en bonne santé. Si les analyses en cours des seringues confirment la prise de ces produits alors les dirigeants et coureurs incriminés devront s'en expliquer. La présentation du parcours du Tour de France 2010, demain au Palais des Congrès avec la présence de Contador et d'Armstrong, pourrait bien être très animée.